AU SEIN DU CORAIL° LAB


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AU SEIN DU CORAIL° LAB

Entrer dans le CORAIL° Lab c’est descendre dans la salle des machines. Dans ce grand hangar, situé sur le port du Jaï, à Marignane, à quelques mètres de là où partent les bateaux, certains jours pour la pêche, d’autres pour la récolte des plastiques, se trouve le centre névralgique de l’opération de recyclage et de valorisation des déchets marins. La première chose qui frappe en entrant, c’est l’activité : le CORAIL° Lab est une fourmilière, pas une seconde sans qu’on y apporte le butin de la dernière récolte de plastique, les bouteilles récoltées par une association partenaire, qu’on y broie des filets de pêche ou que quelqu’un passe récupérer des flakes de plastique destinées à être transformées en baskets. Ce microcosme indépendant au sein du port est géré par l’équipe de pêcheurs CORAIL°, qui contrôlent la chaîne de recyclage de la bouteille au broyage.


Le CORAIL° Lab est organisé d’une façon qui permet de suivre le flux des déchets marins : lorsqu’ils sortent du bateau ou des sacs envoyés par les associations, ils sont d’abord stockés et triés en fonction de l’usage qui en sera fait. Les bouteilles transparentes incolores serviront à faire du tissu. Elles sont séparées des bouteilles opaques, colorées, des bouchons et des étiquettes qui seront utilisées pour la fabrication des semelles.


Les déchets sont ensuite broyés dans des machines de seconde main dans lesquelles la marque a investi au tout début du projet, pour contrôler la chaîne de recyclage directement. Ils passent d’abord dans une première broyeuse qui va les transformer en gros copeaux, puis une seconde pour obtenir des flakes plus fins, idéales pour être utilisées dans la fabrication d’une paire de baskets. Les flakes ainsi obtenues sont stockées dans de longs tubes, avant d’être envoyées au Portugal, au sein d’un atelier artisanal familial qui les réintégrera dans les futures paires de CORAIL°.


L’histoire du CORAIL° Lab est en mouvement perpétuel, d’espace de stockage et de tri, il est devenu un centre de broyage et de recyclage en 2020. Aux bouteilles transparentes, se sont ajoutées les bouteilles opaques, les bouchons et les étiquettes qui sont souvent mis de côté et incinérés dans les filières de tri classiques. En 2022, CORAIL° a réussi après des années de recherche et d’essais, à recycler des filets de pêche. « Les filets de pêche sont une obsession pour nous depuis le début du projet » explique Paul Guedj, co-fondateur du projet, « c’est l’un des principaux macro-déchets présents en mer et nous nous sommes heurtés à une multitude de portes fermées lorsque nous cherchions des filières de recyclage. C’était une frustration immense, nous étions littéralement assis sur des tonnes de filets de pêche abandonnés dont nous ne pouvions rien faire. Alors nous avons décidé de gérer ça nous-mêmes, nous avons enchainé les tests de broyage avec notre équipe de pêcheurs, sur des filets de différentes dimensions, faits en différents matériaux, et nous avons finalement réussi à les broyer, mi-2022. On a sabré le champagne ce jour-là. » Grâce à cette innovation, la marque a pu développer un nouveau matériau innovant, le SEADUST, un mélange de bouteilles en plastique et de filets de pêche broyés, soumis à une batterie de tests exigeants pour garantir sa qualité, et utilisés dans tous les nouveaux modèles.


En 2023, CORAIL° veut faire entrer son Lab dans une autre dimension. La marque s’est associée à un cabinet d’architecte pour bâtir un nouveau CORAIL° Lab, plus grand, plus ambitieux et plus moderne. La nouvelle structure sera toujours sur le port et permettra de broyer plus de déchets, plus rapidement pour suivre les besoins grandissants de la marque. Ce nouveau CORAIL° Lab sera aussi un espace de réflexion sur les matériaux innovants, avec toujours le même objectif en tête : créer des produits performants et beaux à partir de déchets marins.


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